Dans un contexte marqué par la reprise d'Omdourman et le renforcement de la présence militaire à Bahri, l'armée soudanaise annonce son intention de reprendre Wad Madani, capitale de l'État d'Al-Jazeera.Parallèlement, des frappes aériennes ciblant les positions des Forces de Soutien Rapides (FSR) dans plusieurs régions du pays, signe d'une avancée inhabituelle de l'armée sur plusieurs fronts depuis le début de la guerre en avril dernier.
Selon Roland Marchal, chercheur au CNRS, cette évolution découle de trois facteurs principaux. Tout d'abord, le rôle déterminant des drones et des instructeurs iraniens, ayant contribué à la formation de l'armée soudanaise dans le domaine de l'infanterie. Ensuite, la participation de la force de résistance populaire et des civils intégrés aux rangs de l'armée, après avoir été réformés et réactivés. Enfin, les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohammed Hamdane Daglo ont engendré des milliers de pertes humaines depuis avril 2023.
Cette escalade militaire survit dans un contexte humanitaire critique. Après près d'un an de conflit, le Soudan, déjà l'un des pays les plus pauvres au monde, est confronté à la menace imminente de la famine. En effet, près de 18 millions de Soudanais font face à une insécurité alimentaire grave, soit 10 millions de plus que l'année précédente à la même période. Par ailleurs, 730 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë.
Face à cette situation alarmante, le Conseil de sécurité a appelé à un cessez-le-feu immédiat pendant le Ramadan et à un accès sans entrée à l'aide humanitaire. Malgré cette initiative, les progrès restent limités sur le terrain, comme l'a souligné Edem Wosornu, représentant du bureau des opérations humanitaires de l'ONU. En réponse, les États-Unis ont annoncé une aide humanitaire de 47 millions de dollars, destinée notamment aux pays voisins accueillant des réfugiés soudanais, tels que le Tchad et le Soudan du Sud.
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