Afrique de l'Ouest : Retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO

3 months ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

Un petit groupe de manifestants brandit des drapeaux russes et burkinabés pour protester contre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à Ougadougou, au Burkina Faso, le 4 octobre 2022. © Issouf Sanogo, AFP

Les pays du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont récemment adressé une "notification formelle" à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), signifiant ainsi leur intention de se retirer de cette organisation dont ils étaient membres depuis sa création en 1975. Cette décision marque la conclusion d'une série d'altercations entre le bloc régional et les dirigeants de ces trois nations, qui ont accédé au pouvoir à la suite de coups d'État successifs. 

  

Les tensions entre les parties ont atteint un niveau critique, conduisant à ce divorce. Les trois pays ont annoncé conjointement leur retrait de la CEDEAO le dimanche 28 janvier, mettant fin à leur affiliation immédiate à cette institution créée dans le but de promouvoir la coopération économique entre ses membres. 

  

Dans un communiqué commun daté du 28 janvier, les trois États ont exprimé leur regret et leur déception face à l'éloignement de l'organisation par rapport aux idéaux panafricains et à la vision de ses fondateurs. Le lundi 29 janvier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont officiellement notifié leur retrait à la CEDEAO. 

  

Cette décision historique découle d'un conflit prolongé entre l'organisation régionale et les militaires au pouvoir, suite à une série de coups d'État survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Le contentieux principal porte sur les questions électorales. 

  

Le renversement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 a provoqué une réaction internationale, notamment de la part de la CEDEAO, qui a condamné le coup d'État et exigé le retour à l'ordre constitutionnel. L'organisation régionale a également imposé des sanctions économiques au Mali pour inciter à la tenue d'élections démocratiques. 

  

Des coups d'État ont également eu lieu au Burkina Faso et au Niger, entraînant des sanctions similaires de la part de la CEDEAO. Cependant, les pourparlers entre les parties sont restés difficiles, élargissant le fossé entre elles. 

  

Les dirigeants des trois pays ont critiqué le manque de soutien de la CEDEAO dans le domaine de la sécurité, notamment face à la menace terroriste croissante dans la région. Ils ont également exprimé leur mécontentement face à ce qu'ils considèrent comme une organisation influencée par des puissances étrangères. 

  

Ce retrait de la CEDEAO s'inscrit dans un contexte de redéfinition des alliances régionales, avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger cherchant à renforcer leurs liens avec la Russie et à coopérer dans la lutte contre le terrorisme. 

  

Bien que les trois États aient annoncé leur retrait comme étant "immédiat", celui-ci doit être effectif dans un délai d'un an conformément aux dispositions de l'organisation. 

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