Tragédie en mer sénégalaise : “on apprend que des jeunes guinéens auraient été décapités, d’autres ligotés” (famille)

1 week ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

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Le chemin irrégulier vers l’Europe continue d’endeuiller des milliers de familles africaines, mais aussi celles guinéennes.
Le week-end dernier, ce sont 28 jeunes sur les 36 tous natifs de Bonfi, un quartier de la commune de Matam, ville de Conakry en République de Guinée, qui ont perdu leur vie par noyade en haute mer sénégalaise.

Entre bastonnade, empoignade, assassinat, les suspicions pleuvent quant aux causes réelles de leur mort.
Ce mardi 07 mai 2024, nous avons fait le tour dans quelques familles mortuaires, qui demandent trois choses à l’État : les motifs réels, le rapatriement des corps et la justice devant condamner les auteurs.

Parmi les victimes, Aboubacar Sidiki Touré, tailleur de profession, marié et père de 4 enfants.

Selon les informations reçues, c’est dans la nuit du jeudi dernier, aux environs de 22 heures que cette mauvaise nouvelle est apparue, à travers les cris d’une voisine annonçant ce cas de noyade.

Inconsolable, l’épouse de la victime sous choc n’a pas pu tenir devant les micros. Il a fallu l’intervention du grand-frère de son mari qui a décrit les circonstances dans lesquelles est intervenue cette mort tragique.

« Lorsqu’on a entendu les cris de cette dame qui annonçait que son fils était dans l’équipe, nous sommes allés la voir pour en savoir plus. Au début c’était de l’incertitude, mais à 22h30, la victime elle-même a parlé avec sa maman. Il s’est avéré que son enfant est en vie mais dans un état critique. Le jeune insistait plus loin sur certains noms qu’il a vu dans la barque, notamment un certain Mory et mon jeune frère mais qui n’étaient plus en vie. On s’est donc mis à recouper les informations la même nuit du jeudi. Vendredi, les démarches se sont poursuivies et c’est le samedi qu’on a eu des nouvelles sûres, nous informant que tous ceux qui étaient là-bas, près d’une trentaine, il n’y a eu que 4 à 5 survivants qui se trouveraient dans l’un des centres hospitaliers de la Casamance », a relaté le grand-frère de la victime, Ousmane Yansané.

Quitter la terre des siens, destination Europe, ces jeunes se seraient embarqués à bord d’une pirogue de fortune dans un port à Dakar.
Notre informateur a dans son témoignage, mis de côté l’option de la noyade par laquelle seraient morts ces jeunes. Selon lui, ce sont plutôt des malentendus qui ont coûté la vie à ces dizaines de jeunes guinéens, notamment de Bonfi.

 » Certains étaient là-bas avec les haches et d’autres des coupe-coupe. Ils ont commencé par neutraliser les robustes pour mettre main sur tout le monde. C’est dans ces situations que nos enfants ont trouvé la mort. Il paraît qu’ils ont « décapité » certains, « attaché et ligoté » d’autres. C’est tel qu’on a appris la nouvelle. Mais comme c’est l’État qui donne l’information officielle, nous avons les yeux et les oreilles braqués sur l’État guinéen et on est à sa disposition. Cependant, nous voulons que les corps de nos enfants soient rapatriés. Nous aimerons aussi qu’on nous donne des explications claires et que justice soit faite pour condamner les auteurs », a sollicité M. Yansané.

Sâa Robert Koundouno 

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