CONKARY- Dans le procès sur les atrocités de 2009, deux témoins clefs présentés par le parquet ont livré leur part de vérité devant le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Il s’agit de l’ex ministre Tibou Kamara et l’ex chef d’Etat-major des armées, le général à la retraite Oumar SANOH. Au total 47 témoins (du parquet) sont attendus à la barre. Si la défense du capitaine Moussa Dadis Camara exprime une satisfaction par rapport aux deux dépositions, qui selon elles, disculpe son client, ce n’est pas le cas au sein de la partie civile. Pour elle, M. Tibou Kamara et l’ex chef d’Etat-major devraient se retrouver dans le box des accusés pour « complicité ».
« C’est des témoignages mitigés qui ne reflètent pas du tout à fait la vérité. Concernant Tibou Kamara, on comprend aisément qu’il est en train de couvrir son ancien patron au détriment du peuple de Guinée. On avait pensé qu’il aurait aidé à la manifestation de la vérité, mais il a préféré se murer dans le mutisme le plus complet avec la complaisance à l’égard de Moussa Dadis Camara. On est très déçu de son témoignage.

Cela est d’autant plus vrai qu’il y a beaucoup de contradictions entre lui et Sidya Touré à qui nous avons une confiance aveugle, c’est une personnalité de notre pays qui a fait ses preuves dans tous les domaines de la vie politique et sociale. Sidya Touré a confirmé les menaces proférées par le président Moussa Dadis contre les leaders politiques à la veille de la manifestation. Ce qu’a réfuté monsieur Tibou Kamara. C’est une déception totale », a réagi Me Alpha Amadou DS BAH.
Sur le passage de l’ex chef d’Etat-major des Armées, l’avocat estime toutefois qu’un coin du voile a été levé sur les cas des corps portés disparus le jour du massacre du 28 septembre 2009.
« Le Général Sanoh a quand-même mis la lumière sur un pan important de ce dossier concernant les disparus. Parce qu’il a confirmé avoir donné l’ordre d’envoyer des camions au stade pour aller ramasser les corps au nombre de 157. Donc un voile a été levé sur le chiffre, concernant les morts au stade. Aujourd’hui nous avons la preuve concernant ce témoignage d’un haut responsable militaire, en l’occurrence le chef d’Etat-major de l’armée de l’époque, sur le chiffre de 157 qui a été repris par la commission internationale diligentée par les nations-unies. Sur cet aspect, c’est une grande satisfaction.

Cependant, lui également, il n’a pas eu le courage d’apporter toute la lumière sur tous les aspects du dossier dont il a connaissance. En résumé, tous les témoins qui se sont succédé à la barre devraient normalement être poursuivis, ne serait-ce que pour complicité active, dans la perpétration des massacres du 28 septembre », a déclaré Me DS, un des avocats de la partie civile.
Nous y reviendrons !
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 20 November 2023 07:38