Affaire Doumbouya : Les forces sociales s’opposent fermement à une éventuelle candidature du Président de la transition

La Coordination nationale des Forces sociales de Guinée (FSG) a tenu une conférence de presse ce lundi 23 septembre 2024, à la Maison commune des journalistes à la Minière, dans la commune de Dixinn. Sous la direction d’Abdoul Sacko, la rencontre a abordé plusieurs questions relatives à la gestion de la transition en Guinée, avec un focus particulier sur la possible candidature du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.

Les inquiétudes de la société civile

Lors de son intervention, Abdoul Sacko, coordonnateur des FSG, a exprimé sa vive préoccupation quant à l’évolution de la situation sociopolitique du pays. Selon lui, la transition, initialement porteuse d’espoir, semble prendre une direction inquiétante. Il a dénoncé la division de la société guinéenne en trois catégories distinctes.

« Aujourd’hui, nous faisons face à une situation critique où trois catégories de Guinéens se distinguent. La première, composée de ceux qui, après trois années de transition, craignent que celle-ci ne se termine par des poursuites judiciaires, de la prison ou de l'humiliation. Ces personnes voient en Mamadi Doumbouya un bouclier derrière lequel elles se cachent pour conserver le pouvoir à tout prix », a expliqué Abdoul Sacko, soulignant que cette attitude constitue une grave erreur.

Un bouclier politique pour échapper à la justice

Abdoul Sacko a sévèrement critiqué ceux qui, selon lui, cherchent à instrumentaliser le Président de la transition pour éviter les conséquences de leur gestion passée. Il a mis en garde contre l’usage de ruses et de manipulations pour conserver les privilèges acquis pendant cette période délicate. « La raison doit primer dans de telles circonstances, au lieu de considérer le Général Doumbouya comme un simple tremplin pour protéger leurs intérêts personnels », a-t-il insisté.

Une ferme opposition à une candidature du Général Doumbouya

Les Forces sociales de Guinée ont également manifesté leur détermination à s’opposer à toute tentative d’incitation du Président de la transition à briguer un mandat électif. « Face à leur volonté acharnée de garder le pouvoir, nous devons prendre du recul, nous battre et refuser cette situation. La Guinée est au-dessus de nos vies, de nos intérêts personnels. Nous pensons qu'il y aura toujours des Guinéens prêts à se lever, même si certains tentent de nous réduire au silence », a affirmé Abdoul Sacko avec conviction.

Une société civile prête à lutter pour l’alternance

La FSG estime que la transition devrait mener à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, et non servir de prétexte à une prolongation indéfinie du pouvoir en place. Abdoul Sacko a rappelé que la société civile guinéenne avait initialement apporté son soutien au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), espérant que cette transition permettrait de réformer en profondeur les institutions du pays.

Cependant, il déplore que certains profitent de la situation pour se maintenir au pouvoir. « Nous avons pensé que cette période serait un moment de réflexion, d'analyse et de propositions. Mais aujourd'hui, nous assistons à une tragédie, où certains Guinéens, au lieu de lutter pour l'intérêt général, cherchent à tirer profit de la transition pour s’enrichir sur le dos du peuple », a-t-il regretté.

Un appel à la mobilisation pour un changement véritable

Face à cette situation, les Forces sociales de Guinée réaffirment leur engagement à combattre toute dérive visant à prolonger le mandat du CNRD au-delà des limites convenues. Abdoul Sacko appelle les Guinéens à rester vigilants et à se mobiliser pour garantir un retour rapide à la démocratie. « Il est possible, en tant que Guinéens, de refuser cet esprit de fait accompli. Nous devons nous battre pour notre pays, et refuser que la transition devienne un moyen de conserver le pouvoir indéfiniment », a-t-il conclu avec détermination.

Les Forces sociales de Guinée se posent en rempart contre toute tentative de prolongation indue de la transition en cours. Elles promettent de barrer la route à une éventuelle candidature du Général Doumbouya, estimant que la Guinée doit retrouver son chemin vers l'ordre constitutionnel et la démocratie. La balle est désormais dans le camp des autorités de la transition, qui devront trancher entre respect des engagements pris et tentations de continuité au pouvoir.