Liberté de la presse : les associations de presse annoncent la mise en place d’un organe d’autorégulation et plaide en faveur de la presse

2 weeks ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

La Guinée à l’instar des autres pays du monde a commémoré la journée internationale de la liberté de la presse ce vendredi 3 mai 2024. Cette journée commémorative s’est déroulée à la maison commune des professionnels de l’information sis dans le quartier minière dans la commune de Dixinn. Elle a connu la présence du ministre de l’information et de la communication, Fana Soumah, du Syndicat professionnel de la presse de Guinée (SPPG), des organisations des associations de presse et des journalistes massivement mobilisés pour la circonstance. 

La date du 1er mai, recommandée par l’UNESCO depuis 1991 et officiellement proclamée par les Nations Unies deux ans plus tard, vise à rappeler aux gouvernements l’importance de respecter la liberté des médias, d’évaluer leur indépendance et de rendre hommage aux journalistes qui ont payé le prix ultime dans l’exercice de leur profession.

En Guinée, ces derniers mois ont été particulièrement difficiles pour les journalistes et les entreprises de presse. De nombreuses stations de radio et de télévision ont subi des brouillages ou ont vu leurs licences suspendues, tandis que certains bouquets satellitaires et médias en ligne ont été bloqués sans explication légale solide. Ces mesures ont laissé des centaines de professionnels du secteur au chômage et provoqué la fermeture de plusieurs entreprises de presse. Les autorités justifient ces restrictions par des fautes présumées ou des écarts de certains journalistes.

Au cours de cette rencontre, les organisations de la presse tout comme le syndicat des professionnels de la presse de Guinée, ont tenu des déclarations. Si le syndicat de la presse a dans son rapport de 2023, publié “les 23 pêchés capitaux du CNRD” face à la presse, les organisations des associations de presse ont quand à elles admettent que des erreurs professionnelles ont pu être commises, reconnaissant quelques violations de la loi sur la liberté de la presse ou du code d’éthique, mais elles dénoncent le fait que des sanctions collectives soient imposées pour des fautes individuelles. « Oui, il y a eu des fautes, parfois des diffamations ou d'outrages », admettent-elles, tout en rappelant que des erreurs professionnelles se produisent dans de nombreux autres secteurs sans entraîner des sanctions aussi sévères. « Devrait-on fermer des hôpitaux à cause d’erreurs médicales, ou des commissariats de police à cause de bavures? » interrogent-elles aux autorités de la transition dirigée par la junte militaire au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.

Pour aborder ces problèmes de manière plus responsable, les associations de presse annoncent la création de l’Organe Guinéen d’Autorégulation de la Presse Privée (OGAPP), un organe conçu pour promouvoir un journalisme plus responsable et réduire les infractions. Cette initiative, saluée par le Premier Ministre guinéen, reflète la volonté des associations de presse de contribuer à une Guinée plus apaisée et démocratique.

Malgré les défis, les associations de presse guinéennes expriment leur optimisme quant à l’avenir de la liberté de la presse dans le pays. Elles réitèrent leur engagement envers un journalisme éthique et responsable, et appellent les autorités à faire preuve de retenue dans l’application des sanctions.

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